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L’humour, une humeur qui ne prête pas qu’à rire

25 février 2014
L’humour, une humeur qui ne prête pas qu’à rire

Hors dans le MILIEU du soin, qui au prime abord peut paraître très accueillant et très autorisant, la personne soignée, tout comme la personne soignante, ont des codes à respecter dans leurs communications. Les notions de BIEN et de MAL qui font bien souvent loi et foi, interdisent la parole de la part de tous les protagonistes du soin. La personne soignée doit bien souvent répondre ou se confondre dans une « Bonne » conduite pour se « faire soigner ». Quant à la personne soignante, elle doit aussi répondre aux injonctions quasi religieuses de « juste distance » ou d’« être professionnel ». Ce MILIEU du soin, où la vie et la rencontre sont au cœur du travail, invite fortement les acteurs du soin à ne faire apparaître aucun affect, à gérer toute émotion, à être dans une relation « efficiente » qui ferait disparaître l’humain du soignant.

L’humour, dans ce MILIEU des « inter-dits » et des protocoles du bon comportement soignant, est alors bien souvent l’humeur des possibles paroles de la part des personnes soignées tout comme de la part des personnes soignantes. La mort, la souffrance, la douleur, les peurs, les colères, les frustrations, les incompréhensions, les enjeux de pouvoirs, le désir, l’attachement, la séduction, la violence, les vérités étonnantes et nombreuses autres émotions ou pensées qui ne sont pas bonnes à dire, viennent trouver refuge sous le masque de l’humour. Dans ce milieu où la question du « vulnérable » est omniprésente, cette question de la vulnérabilité s’exprime difficilement et notamment de la part des personnes soignantes. La vulnérabilité des personnes impliquées dans la relation de soin ose s’exprimer et apparaît alors souvent via des traits d’humours ou « traits d’esprits » (Freud 1905) qui amènent souvent un rire partagé mais dont il ne fait pas bon parler sérieusement !

« L’essentiel est invisible pour les yeux » disait le Petit Prince dans l’ouvrage de Saint Exupéry. L’humour est souvent le transport d’un « essentiel » d’une parole pas très autorisée pour la personne soignée ou pour le soignant. Y prêter attention et donc le prendre au sérieux, c’est peut être s’intéresser au « vulnérable », à un visible indicible, qui est au cœur de la relation de soins. C’est surtout, enfin, prêter tout simplement une attention à l’Autre, au Sujet …un Sujet qui, peut-être, dérange mais qui est au cœur de la relation de deux êtres vulnérables !
Auteur : Laurent VIVENZA

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